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L’histoire mystérieuse du vin d’orange : origines et traditions

Dans le sud de la France, une boisson ensoleillée porte en elle les secrets des générations passées : le vin d’orange. Ce doux élixir, souvent préparé artisanalement dans les arrière-cuisines des villages provençaux, trouve ses origines dans des traditions anciennes. Les familles se transmettent les recettes comme des trésors, chaque foyer ayant sa propre touche secrète.

Les oranges amères, cueillies sous le soleil généreux, macèrent pendant des semaines avec des épices et de l’alcool. Le résultat est une boisson unique, alliant douceur et amertume, souvent dégustée lors des fêtes locales. Ce vin d’orange est bien plus qu’un apéritif ; c’est un lien vivant avec le passé et une célébration des saveurs authentiques du sud.

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Les origines géorgiennes du vin d’orange

Le vin d’orange, bien que souvent associé à la Provence, trouve ses racines en Géorgie, une terre riche en histoire viticole. Il y a plus de six mille ans, les vignerons géorgiens utilisaient des techniques ancestrales pour garantir la conservation et la qualité de leurs vins.

Les qvevri, ces jarres en argile recouvertes de cire d’abeille, jouent un rôle fondamental dans la fermentation du vin. Ils sont enterrés pour maintenir une température constante, favorisant ainsi une macération prolongée du moût avec les parties solides du raisin. Cette méthode est à l’origine de la teinte distinctive du vin d’orange, allant d’un jaune doré profond à un orange vif.

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Élément Description
Kvevri Grandes jarres en terre cuite utilisées pour la fermentation et la maturation du vin.
Qvevri Jarres en argile recouvertes de cire d’abeille pour garantir leur étanchéité.

Les archéologues ont découvert des preuves de vinification en Géorgie remontant à plus de 8 000 ans, démontrant que cette région est l’une des plus anciennes en matière de viticulture. La méthode géorgienne, reconnue comme un patrimoine culturel immatériel par l’UNESCO, a influencé la production de vin d’orange en Europe et au-delà.

Considérez que cette tradition millénaire de macération prolongée n’a pas seulement donné naissance au vin d’orange, mais a aussi permis de préserver et de transmettre un savoir-faire unique à travers les âges.

Les techniques de vinification traditionnelles

Le vin d’orange se distingue par une méthode de vinification spécifique, bien différente de celle des autres vins. Les raisins blancs sont vinifiés comme des rouges et macèrent en grappes entières, de quelques semaines à plusieurs mois. Ce procédé, héritage de la Géorgie, implique une extraction des tanins, des phénols et des pigments naturels.

La macération prolongée du moût avec les parties solides du raisin est la caractéristique principale de cette méthode. Les rafles et les pellicules des peaux confèrent cette couleur si particulière, ainsi qu’une extraction des tanins présents dans le vin blanc. Après vieillissement et oxydation, on obtient des vins à la couleur plus ou moins orangée.

Élément Description
Macération Extraction des tanins, des phénols et des pigments naturels.
Flavonoïdes Influencent la couleur et le profil aromatique du vin orange.

La diversité des cépages utilisés pour la production de vin orange reflète la richesse de cette catégorie de vin. En Géorgie, les cépages Kisi et Rkatsiteli sont particulièrement emblématiques. En France, des cépages comme le Pinot gris, le Gewürztraminer, le Chenin, le Savagnin, la Roussanne, les Sauvignons, le Sémillon et les Muscats sont utilisés.

La profondeur et la nuance de la couleur peuvent varier en fonction de la durée de la macération et du type de raisin utilisé. Considérez que la méthode de vinification spécifique du vin orange diffère de celle des autres types de vins, s’apparentant davantage à celle des vins rouges.
vin d orange

Les traditions et la popularité contemporaine

Redécouvertes il y a une dizaine d’années, les cuvées orange séduisent de plus en plus les amateurs de crus singuliers et de pureté. En France, le marché des vins orange reste un marché de niche, malgré une demande croissante observée dans certains restaurants comme le restaurant Vantre à Paris, dirigé par Marco Pelletier, ancien chef sommelier du Bristol.

Les vins orange ont aussi fait leur apparition dans quelques restaurants branchés de New York. La tradition s’est perpétuée pendant des millénaires en Géorgie, où les Russes se réservaient la quasi-totalité de la production. Le conflit entre la Russie et la Géorgie dans les années 2000 a poussé les producteurs à chercher d’autres destinations pour vendre leurs crus.

Quelques producteurs italiens, notamment dans les régions frontalières entre Frioul et Slovénie, se sont très tôt mis à produire des vins orange. Josko Gravner, pionnier du vin orange, a commencé cette production à Oslavia dès les années 1990. Emmanuel Clavier, du domaine des Grandes Espérances en Touraine, s’est lancé dans la production de vin orange il y a trois ans après avoir goûté des cuvées italiennes.

  • Le vin orange, aussi désigné sous le terme « vin ambré » ou « amber wine », s’accorde parfaitement avec une vieille mimolette et des plats asiatiques comme un curry.
  • Antoine Arraou, du château Lafitte à Jurançon, note que de plus en plus de chefs, proches de la nature, s’intéressent à ces vins.
  • Marco Pelletier prédit que les vins orange deviendront une référence sur les cartes des restaurants dans les prochaines années.

La production de vin orange s’est étendue à d’autres régions du monde, notamment en Australie, en Afrique du Sud et en Amérique du Sud. La température de dégustation idéale se situe entre 12 et 14°C. Le vin orange s’accorde bien avec une variété de fromages, en particulier ceux à pâte molle ou à croûte fleurie.

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